Généralités:

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Chez l'enfant, jusqu'à 6 ans, on distingue 20 dents de lait réparties en 4 cadrans de 5 dents. Chez l'adulte, on distingue 32 dents définitives (ou permanentes), réparties en 4 cadrans de 8 dents. De cette répartition est née une numérotation internationale qui attribue à chaque dent un numéro, selon qu'il s'agit d'une dent de lait ou d'une dent définitive. Le premier chiffre correspond au cadran concerné et le second chiffre à la position de la dent par rapport au centre.

Les incisives centrales sont les dents dont le numéro se termine par 1. Les incisives latérales sont les dents dont le numéro se termine par 2. Les canines sont les dents dont le numéro se termine par 3. Les prémolaires définitives et molaires de lait sont les dents dont le numéro se termine par 4 et 5. Les molaires définitives sont les dents dont le numéro se termine par 6 - 7 et 8 (les dents de sagesse étant les 3èmes molaires, ce sont celles dont le numéro se termine par 8).

Convention internationale pour le schéma dentaire

 

Qu'il s'agisse d'une dent de lait ou d'une dent définitive, sa structure interne est toujours composée des mêmes éléments, comme l'illustrent les schémas ci-après. Tout au long de cet exposé, cette terminologie sera considérée comme acquise pour alléger au maximum le contenu du document.

Aspect radiographique d’une dent et d’un parodonte sains

Coupe d'une dent

Coupe d'une dent

La dent est un organe vivant, implanté dans l'os du maxillaire, lui-même recouvert d'un tissu de protection : la gencive. A la manière d'un arbre qui est alimenté par la sève, la dent est nourrie en permanence par des éléments sanguins en provenance de la pulpe (appelée communément "nerf"). Cette nutrition lui confère un certain degré d'humidité intérieure, à l'origine de son exceptionnelle résistance ; il ne s'agit donc pas d'un simple élément calcifié inerte planté dans l'os. Lorsque la pulpe est atteinte et que la dent perd sa vitalité, elle subit exactement le même processus que celui d'un arbre : tout en restant plantée dans son milieu environnant, elle devient fragile et cassante, comme du bois mort. L'émail, tout comme l'écorce de l'arbre, dispose d'une structure différente des couches sous jacentes et représente une protection périphérique non négligeable. C'est, après le diamant, la matière qui dispose de la plus grande dureté connue.

La nature appliquait déjà ce modèle bien avant l'apparition du règne animal

Cette assimilation à l'arbre va au-delà de cette simple comparaison ; en effet, certains termes communs prouvent bien que cette analogie est connue depuis fort longtemps : "racines", "collet", "implantation", "poussée", "arracher", "chute", etc.
De ce fait, on peut mieux apprécier certains évènements concernant les dents en faisant une simple transposition d'image par rapport à ceux, plus connus, qui concernent le monde végétal.
A partir de ces premières constatations, on arrive facilement à comprendre que, comme pour un arbre, les effets du temps, les maladies et les accidents ont un impact direct sur la santé de la dent. On arrive également à comprendre que si le "sol" (le parodonte) s'affaiblit et devient lui-même défaillant, c'est la pérennité de l'arbre (de la dent) dans son ensemble qui est remise en question.

 

 

 

La bouche et les dents sont le support de multiples fonctions. Elles sont notamment le siège de la mastication, qui constitue la première étape du processus de digestion et sont, en ce sens, chargées d'une très forte connotation symbolique, puisque l'alimentation est à la base de la Vie. Si la mastication paraît la plus évidente des fonctions, c'est loin d'être la seule. Nos dents ont également un rôle dans la déglutition, dans le langage et l'élocution, dans l'expression de nos états d'âme (sourire, agressivité). Par ailleurs, elles contribuent, pour une large part,
à la séduction et à l'esthétique du visage et sont le support de l'image sociale.

La dent a toujours été investie d'une haute valeur symbolique à travers les âges et les cultures. Il s'agit avant tout d'un signe de vitalité, de beauté, de spiritualité, de réussite et de santé ; elle représente aussi l'expression de notre héritage génétique. Elle est finalement le reflet de notre personnalité et participe grandement à l'image que l'on donne de soi aux autres. Dans nos civilisations modernes où l'image de soi devient prépondérante, elle occupe une place croissante.

 

 


 

Elle passe par une hygiène quotidienne rigoureuse avec emploi éventuel de Fluor, un comportement alimentaire adéquat, une attitude de protection face aux accidents potentiels, une lutte contre certaines addictions, un suivi médical régulier.
Elle a pour but de limiter l'apparition des caries, des maladies parodontales et des accidents traumatiques.

 

L'hygiène bucco-dentaire

Ce sont les bactéries qui sont responsables de l'apparition des caries et des maladies parodontales. Pour simplifier à l'extrême, elles se nourrissent des dépôts alimentaires laissés à la surface des dents, puis fabriquent des acides qui attaquent les dents et les tissus voisins. L'élimination de ce film alimentaire, encore appelé plaque dentaire, est donc un facteur essentiel dans la prévention des caries et des maladies parodontales, car en privant les bactéries de substances nutritives, elles ont moins la capacité de se développer et de métaboliser des acides. Plusieurs techniques permettent de procéder à cette élimination :

• La brosse à dents : Idéalement, le brossage doit intervenir après chaque repas et durer trois minutes environ en suivant une technique bien définie. C'est l'action mécanique du brossage qui constitue l'élément essentiel pour lutter contre la plaque dentaire, bien plus que l'action chimique des dentifrices ou des bains de bouche. La brosse à dents doit présenter une petite tête, avec des poils synthétiques souples pour éviter d'endommager les gencives et permettre de suivre au mieux le contour bombé des dents. L'efficacité maximum sera toutefois obtenue avec une brosse à dents électrique, qui effectue des mouvements de rotation, même dans les zones les plus difficiles d'accès et qui a montré sa supériorité sur la brosse à dents manuelle.

• Le dentifrice : Le dentifrice a pour intérêt majeur de faciliter l'élimination de la plaque dentaire par ses agents tensioactifs. Le principe actif le plus important du dentifrice est le Fluor. Celui-ci renforce les couches superficielles de l'émail et les rend plus résistantes aux acides produits par les bactéries, donc moins sensibles au phénomène carieux. Les dentifrices " blanchissants " n'éclaircissent pas à proprement parler les dents dans la masse ; ils se contentent d'éliminer plus ou moins parfaitement les tâches à la surface de l'émail (café, thé, tabac, colorants alimentaires, etc.). Il existe aussi des dentifrices aux propriétés bien spécifiques (ex : dentifrices pour collets sensibles).

• Le fil dentaire : Il élimine la plaque dentaire et les dépôts situés dans les espaces interdentaires, chose que ne parvient pas à faire la brosse à dents de manière parfaite. Le fil dentaire peut être ciré ou non, mentholé ou non. Il se présente sous la forme d'une bobine incluse dans une petite boîte.

• La brossette interdentaire : Son utilisation est réservée habituellement au nettoyage des espaces interdentaires moyens ou larges, notamment au niveau des bridges. Il existe des brossettes de différentes tailles et formes (coniques ou cylindriques). Elles peuvent ainsi être adaptées à chaque patient.

• L'hydropulseur : Cet appareil envoie, sous pression, un jet d'eau dans les espaces interdentaires, à la manière d'un karcher et, en ce sens, remplace avantageusement le fil et les brossettes interdentaires.

• Les bains de bouche : il faut distinguer les solutions avant et après brossage des bains de bouche à visée thérapeutique. Les solutions avant et après brossage sont des produits qui ont la propriété de rafraîchir l'haleine, d'apaiser et de fortifier les gencives, de diminuer la plaque bactérienne. Il s'agit donc de moyens complémentaires au brossage. Les bains de bouche à visée thérapeutique ont, quant à eux, une utilisation bien spécifique : suites opératoires des extractions dentaires ou des chirurgies buccales, brûlures, blessures par appareil, etc. Ces produits ne doivent pas être utilisés au quotidien, contrairement aux précédents. Employés trop fréquemment, ils peuvent, en effet, entraîner des mycoses suite à la destruction de la totalité de la flore bactérienne buccale.

• Les chewing-gums sans sucre : La mastication de chewing-gums stimule les glandes salivaires et augmente donc la production de salive. Sachant que la salive dispose de propriétés anti-bactériennes, on comprend que ces chewing-gums fournissent indirectement une protection contre la carie.

• Le Fluor : Le rôle du Fluor dans la prévention de la carie par renforcement de l'émail et par sa capacité à diminuer la virulence des  bactéries est scientifiquement prouvé depuis longtemps. Grâce à son action, l'émail devient plus résistant à l'acide produit par les bactéries de la plaque dentaire. Le Fluor peut être appliqué localement : c'est le cas des dentifrices fluorés ou de certains bains de bouche, dont l'action, bien qu'intéressante, ne fournit pas une protection totale. Il peut aussi être absorbé par voie générale : de nombreuses sources alimentaires contiennent naturellement du Fluor (eau, sel, orge, tomate, radis, pomme de terre, abricot, raisin, thé, riz, fruits de mer, poisson, etc.) ; il existe aussi des comprimés à base de Fluor, à utiliser en complément. Le mode d'administration par voie générale ne présente d'intérêt que pour les dents en cours de calcification, car le Fluor s'incorpore à l'émail durant sa formation ; autant dire qu'il ne concerne en aucun cas les adultes. Le Fluor n'étant pas un produit inoffensif, on cherchera, en fonction des régions, à mesurer l'intérêt de prescrire à un enfant un complément fluoré ou non. Dans certaines régions, l'eau du robinet dispose, en effet, d'une concentration en Fluor assez élevée, ce qui contre-indique tout apport fluoré supplémentaire sous forme de comprimés.

• De préférence, il faudra éviter l'emploi de cure-dents, qui, outre leur pouvoir de nettoyage limité, peuvent entraîner des lésions gingivales, voire se briser dans les espaces inter-dentaires.

Le comportement alimentaire

 • Le sucre : Autrefois considéré comme une nourriture exceptionnelle, c'est devenu, depuis, un aliment consommé au quotidien. Les sucres les plus "cariogènes" sont les sucres rapides, notamment le saccharose, composante principale du sucre de canne et de la  betterave. C'est le plus utilisé en confiserie. Viennent ensuite le glucose (utilisé en pâtisserie), le fructose (sucre des fruits), le lactose (sucre du lait) et l'amidon (sucre lent des céréales et des féculents), qui est beaucoup moins cariogène. La carie est une maladie qui touche aujourd'hui surtout l'enfant, l'adolescent et l'adulte jeune ; sa fréquence diminue après 40 ans. C'est un problème de santé publique qui a un coût très important. Il s'agit d'un phénomène causé par le milieu acide que créent les sucres apportés par l'alimentation et certaines bactéries de la plaque dentaire. La consommation de sucre est donc un élément déterminant dans la formation des caries et il faut, dans la mesure du possible, lutter contre l'attirance innée pour le goût sucré. Le sucre a, chez l'enfant, une haute valeur symbolique et affective : on récompense ou on prive les enfants de bonbons. Il est donc difficile de supprimer totalement le sucre, mais on peut le limiter et surtout former le goût à d'autres saveurs ; on peut aussi utiliser des substituts du sucre tels que le Xylitol. Les principaux aliments incriminés sont : les boissons sucrées (sodas, jus de fruits), les confiseries, la confiture, le miel, les sirops, le sucre raffiné (sucre blanc), certaines pâtisseries. Ceci dit, au cours des trois dernières décennies, malgré une consommation moyenne en sucres à peu près constante, la présence des caries dentaires chez les enfants et les adolescents a progressivement diminué dans la plupart des pays européens. Les chercheurs pensent que l'on puisse attribuer cette diminution à une meilleure hygiène buccale (brossage des dents plus fréquent et utilisation généralisée du fil dentaire) et au Fluor. Le rapport entre alimentation et caries dentaires n'est donc pas aussi clair qu'on le pense généralement.

• Les boissons : En fait, seule l'eau ne présente pas de risque carieux. Par le sucre qu'ils contiennent, les jus de fruits et les sodas ont un gros potentiel cariogène ; il est conseillé pour les boire de se servir d'une paille, ce qui évitera le contact direct sur les dents et amusera les enfants !

• Les aliments collants : Ils représentent un risque important de décollement des obturations dentaires (amalgames, composites) et de descellement des prothèses fixées (couronnes, bridges). Ils possèdent, en effet, une force de traction souvent supérieure à la force d'adhésion des matériaux utilisés en Dentisterie. Pour éviter toute surprise désagréable, il faudra donc se méfier, entre autres, des caramels mous, de la nougatine, des pâtes de fruits, des bonbons, des gommes, des barres de céréales, des chips, de certains biscuits, de certains fromages, etc. Comme on peut l'imaginer, ces mêmes aliments sont susceptibles d'entraîner des surprises encore plus désagréables chez les porteurs d'appareils dentaires amovibles.

• Le petit-déjeuner : Une étude américaine a montré que les personnes qui ne prenaient pas de petit-déjeuner tous les matins avaient beaucoup plus de risques de caries. Cela s'explique peut-être par le fait que l'absence de petit déjeuner entraîne des grignotages entre les repas, ce qui conduit à une exposition prolongée du sucre avec les dents. Le petit déjeuner doit être composé idéalement d'un produit laitier, d'un produit céréalier (pain, biscottes, céréales…), d'une boisson et de fruits.

• Les fruits et légumes : Une autre étude a montré que le fait de ne pas manger au moins cinq fruits et légumes par jour est également un facteur de risque de caries.

• Le fromage : D'autres études ont souligné les vertus anti-caries des Camemberts, Bleus, Roquefort et autres fromages. En effet, cet aliment fonctionnerait d'abord comme un "tampon", en diminuant l'acidité buccale en fin de repas, préviendrait ensuite la déminéralisation des dents et favoriserait même leur reminéralisation.

• Le Calcium : Il participe à la minéralisation du capital osseux en général. L'apport se fait essentiellement par la consommation de produits laitiers. Il a le pouvoir de diminuer également l'acidité provoquée par les bactéries.

• Le Phosphore : C'est un oligo-élément minéral essentiel à presque toutes les réactions chimiques à l'intérieur des cellules. Il est très largement présent dans les aliments ; il n'existe donc pas de déficience en phosphore, sauf dans le cas de certaines maladies rares. Il a la propriété de compenser les effets des éléments cariogènes.

• La Vitamine D : Elle joue un rôle essentiel dans l'absorption du calcium et du phosphore. Elle intervient dans la minéralisation des os et compense, tout comme le Phosphore, les effets des facteurs cariogènes. Pour être utilisable par l'organisme la vitamine D a besoin de l'action des rayons ultraviolets du soleil.

• Autres recommandations alimentaires : S'efforcer à avoir une alimentation équilibrée ; opter pour une répartition adéquate des prises alimentaires quotidiennes (maximum : 5) ; privilégier les associations : pains + beurre + chocolat ou fruit + pain + fromage ; préférer le chocolat aux confiseries ; préférer l'eau ou le lait aux boissons pétillantes de type soda ; finir de préférence tout repas par un aliment protecteur (ex : fromage) ; ne pas consommer de boissons ou d'aliments acides au coucher ; se rincer la bouche à l'eau ou mastiquer un chewing-gum sans sucre après chaque prise alimentaire, s'il n'est pas possible matériellement de se brosser les dents. Le jus de citron, contrairement à l'idée reçue, est d'un emploi très dangereux sur l'émail dentaire. Sensé blanchir les dents, il participe, surtout, à un puissant décapage acide de l'émail, le rendant ainsi plus terne et beaucoup plus vulnérable à la carie.

La protection face aux accidents

Un traumatisme au niveau de la face peut entraîner des lésions plus ou moins graves telles que : déchirure des lèvres ou de la langue, fracture ou fêlure dentaire, expulsion dentaire, lésions gingivales, fracture osseuse, etc. Certains de ces accidents peuvent être évités en agissant en amont, au niveau de mesures préventives simples à mettre en œuvre : faire réaliser des protège-dents en cas de pratique de sports violents, attacher sa ceinture de sécurité lors de tout déplacement en voiture, choisir des chaussures adaptées en cas de sol glissant, ne pas casser de noix avec ses dents, ne pas décapsuler de bouteilles avec ses dents, éviter de se servir de ses incisives pour déchirer des matériaux rigides (emballages plastiques, carton, etc.), ne pas porter à la bouche des objets durs (stylo, clés, etc.), ne pas faire de plongée sous-marine sans avoir vérifié au préalable l'absence totale de caries, éviter de boire à la bouteille dans un environnement où l'on peut être bousculé, ne pas courir sur le bords d'une piscine, ne pas courir les mains dans les poches, porter un casque sur les 2 roues, etc.

La lutte contre certaines addictions

 • Le tabac : Les effets du tabac sur la santé bucco-dentaire sont aujourd'hui reconnus par les spécialistes, qui s'accordent pour le dénoncer comme facteur directement lié aux maladies bucco-dentaires. Fumer régulièrement affaiblit le système immunitaire de la cavité buccale. Le tabac influe sur l'équilibre chimique de la cavité buccale et entraîne la formation excessive de plaque dentaire et le jaunissement des dents. La forte concentration de bactéries cariogènes dans la salive des fumeurs les expose plus aux caries et aux chutes prématurées des dents que les non-fumeurs. Chez les fumeurs, on constate une fréquence élevée de survenue des maladies buccales : les gencives sont sensibilisées, elles enflent et saignent plus facilement. Le tabac favorise ainsi l'apparition de gingivites aiguës et d'inflammations du parodonte, appelées parodontites. Le tabagisme allonge aussi la période de cicatrisation de certaines plaies chirurgicales dentaires, telles que l'extraction de dent et est le facteur le plus important d'échec d'implant dentaire. En parallèle, le tabac est un facteur de risque pour le cancer de la cavité buccale et du pharynx ainsi que les récidives de ce cancer. Enfin, le tabac est responsable d'une mauvaise haleine caractéristique, de l'altération de l'odorat et de la diminution du goût.

• L'alcool : S'il est consommé régulièrement en grande quantité, il augmente les risques de cancer de la bouche, même chez les non-fumeurs. C'est encore plus vrai lorsqu'il est associé au tabac. Il peut aussi être à l'origine de troubles circulatoires qui fragilisent les gencives. Il provoque donc sensiblement les mêmes effets directs que le tabac sur la santé bucco-dentaire. Il est, en outre, responsable de conséquences d'ordre traumatique (chutes) et prophylactique (hygiène réduite), liées à la baisse de vigilance qu'il induit.

• Les drogues : Les drogues dures et les drogues douces ont des effets négatifs sur la cavité buccale. Une consommation excessive de ces substances peut entraîner des désordres variés : érosion de l'émail des dents, ulcération des gencives, gingivites, grande sécheresse buccale, brûlures, caries, déchaussements, abcès, pertes prématurées des dents. En outre l'effet analgésique (anti-douleur) de certaines d'entre elles n'inciterait pas les usagers à consulter le Chirurgien Dentiste à temps. Comme pour l'alcool, le dérèglement de l'hygiène de vie (moindre brossage des dents, déséquilibres alimentaires, etc.) peut amplifier ces effets ; des pertes de conscience engendrant des chutes dont les dents pâtissent souvent en premier, sont aussi à craindre. Le cannabis n'est pas plus anodin : il assèche la bouche, dépose des produits toxiques sur les dents et les gencives et occasionne des brûlures.

• Les médicaments : Certains d'entre eux ont pour effet secondaire l'apparition d'une sècheresse salivaire (hyposialie, asialie) ; c'est le cas des neuroleptiques, des antidépresseurs et des antibiotiques à large spectre par exemple. Des traitements au long cours avec ces médicaments peuvent donc avoir pour conséquence indirecte l'apparition de caries et d'infections à répétition, notamment au niveau des gencives. Certains médicaments contre l'ostéoporose sont formellement contre-indiqués dans le cas d'extractions dentaires, d'actes chirurgicaux, et même lors d'une simple injection d'anesthésique avec vaso-constricteur. Les conséquences d'un traitement comme celui-ci peuvent être dramatiques si celui-ci est passé sous silence lors du questionnaire de santé.

 

 

 

Le suivi médical régulier

Seul un Chirurgien Dentiste peut identifier une carie ou une lésion infectieuse profonde avant qu'elles ne deviennent visibles et les traiter avant qu'elles ne deviennent douloureuses. Il peut également proposer aux jeunes patients une technique de prévention des caries efficace : le comblement des sillons dentaires. Il peut, par ailleurs, pratiquer des détartrages réguliers, soins incontournables pour lutter, en amont, contre les maladies parodontales et les mobilités dentaires précoces. Il peut enfin prodiguer des conseils sur mesure selon l'âge, le sexe, la profession exercée, la qualité de l'hygiène bucco dentaire et les habitudes alimentaires propres à chacun. Les visites de contrôle permettent donc de maintenir une bonne santé bucco-dentaire et, par voie de conséquence, une bonne santé générale. Il faut savoir, en effet, que les foyers infectieux d'origine dentaire sont parmi les plus redoutables : les bactéries en provenance de la cavité buccale peuvent transiter par la circulation sanguine et aller se fixer sur des cibles distantes telles que le cœur, les articulations, les poumons, les reins, le cerveau, etc. C'est ainsi que des pathologies apparemment banales et circonscrites au départ peuvent finalement déboucher sur des pathologies bien plus importantes, touchant des organes vitaux.

 

 

La douleur dentaire est probablement la cause la plus fréquente d'une prise de rendez-vous chez le Chirurgien Dentiste. Les douleurs d'origine dentaire sont réputées être parmi les plus insupportables qui soient. Il s'agit, bien souvent, d'un signal d'alarme qui fait prendre conscience de la nécessité de consulter rapidement, mais dans certains cas, il s'agit d'une véritable urgence médicale pouvant présenter de graves répercussions sur l'activité quotidienne : impossibilité de poursuivre une activité professionnelle normale, insomnies, impossibilité de s'alimenter, fatigue extrême, souffrances d'exceptionnelle intensité. Les douleurs d'origine dentaire sont elles-mêmes la résultante d'une cause sous-jacente, que seul un professionnel pourra déterminer avec précision lors de son diagnostic. La carie et ses conséquences sont une cause non négligeable de ces douleurs.

 

 

Facteurs d'apparition de la carie

Les caries dentaires sont la conjonction de trois facteurs concomitants :

• La plaque dentaire : Dans la cavité buccale, plus de 60 espèces de bactéries différentes cohabitent. Ce sont elles qui vont participer à la formation de la plaque dentaire. Certaines d'entre elles fabriquent des acides qui peuvent attaquer les tissus minéralisés de la dent et provoquer ainsi l'apparition de caries. L'hygiène bucco-dentaire est donc le meilleur moyen pour lutter contre ce facteur.

• Le terrain : Certaines personnes sont plus à même de présenter des caries que d'autres. C'est le cas lorsque l'émail des dents est mince et donc moins résistant aux attaques acides. De la même façon, des dents malpositionnées retiendront plus facilement les aliments et favoriseront la formation de la plaque bactérienne. Il y a peu de moyens pour lutter contre ce facteur, hormis les traitements orthodontiques destinés à obtenir un alignement propice à l'hygiène dentaire.

• L'alimentation : Certains aliments sont riches en acides (jus de fruits, sodas) et concourent à fragiliser les dents en déminéralisant leur émail. D'autres riches en sucres (bonbons, chips, biscuits apéritifs) sont utilisés par les bactéries qui, en les assimilant, se développent puis les transforment en déchets acides responsables de la déminéralisation de l'émail des dents. Le contrôle de l'alimentation est un moyen facile pour lutter contre ce facteur.

En retirant un seul de ces trois facteurs, les conditions nécessaires à l'apparition de caries ne sont plus réunies.

 
 


 

Stades d'évolution de la carie

Le développement d'une carie nécessite du temps et s'effectue en plusieurs étapes :

• L'atteinte de l'émail : Les acides d'origine bactérienne en sont les responsables. Ce processus est complètement indolore et ne peut être visualisé que par le Chirurgien Dentiste lors d'un examen dentaire (clinique ou radiologique). A ce stade, la carie est encore réversible : les composants de la salive peuvent reminéraliser la surface de l'émail.

• L'atteinte de la dentine : C'est à ce moment que la dent devient sensible au chaud, au froid, au sucré et aux acides : on parle de douleur provoquée. La dentine étant moins minéralisée que l'émail, sa déminéralisation est plus rapide et donc la carie va s'étendre et progresser plus rapidement en profondeur. Le sondage de la cavité révèle une matière caoutchouteuse caractéristique, typique de la déminéralisation de cette couche. A ce stade, la carie a une forme de poire et peut être traitée par des obturations (amalgame, composite, céramique), tout en gardant la dent vivante.

• L'atteinte de la pulple : C'est le stade bien connu de la " rage de dent ". La douleur est violente, spontanée et augmente en position allongée. Le seul traitement possible est alors la dévitalisation. Si aucun traitement n'est réalisé la pulpe va se nécroser petit à petit, jusqu'à la nécrose totale. La douleur cessera alors, laissant croire, à tort, que tout est rentré dans l'ordre.

• L'atteinte des tissus voisins : Les bactéries, qui sont présentes dans l'ensemble de la pulpe, vont progresser vers la pointe de la racine (apex) et atteindre, en la traversant, les tissus environnants (os, desmodonte, gencive). Il se formera ensuite une " infection péri apicale " (granulome, kyste ou abcès), bien plus douloureuse que la fameuse rage de dent. Cette infection pourra ensuite s'étendre aux tissus adjacents et provoquer une "cellulite" (plus connue sous le nom de " chique ") ou à l'ensemble de l'organisme via les vaisseaux sanguins et être responsable d'infections distantes (yeux, poumons, cœur, reins, articulations, etc.).

Aspect radiographique d'une carie de la dentine (zone sombre). A noter la faible atteinte de l'émail comparativement à celle de la dentine. Fond de la carie au voisinage immédiat de la pulpe, imposant une dévitalisation immédiate. Stade ultime : l'infection périapicale.

 

 


 

C'est une perte de substance située au niveau du collet de la dent - c'est-à-dire dans la région proche de la gencive - qui touche à la fois l'émail et le cément et qui a une forme d'angle rentrant, d'aspect dur et brillant.

Contrairement à la carie, cette lésion n'est pas due aux bactéries, mais à un brossage horizontal énergique avec une brosse à dents trop dure ou au bruxisme (grincement des dents). A l'inverse de la carie, il ne s'agit pas d'une déminéralisation, mais d'une simple usure : le sondage du fond de cette cavité révèle une surface complètement dure. Elle peut, comme la carie de la dentine, entraîner des sensibilités au chaud, au froid, au sucré et aux acides. Son évolution naturelle se fait irrémédiablement vers la profondeur et sans traitement, le risque est de fragiliser la dent au point d'entraîner sa fracture horizontale par cisaillement. Les traitements habituels consistent à coller des composites pour remplacer les pertes de substances et à corriger les facteurs responsables (modification des habitudes de brossage et/ou traitement du bruxisme).

Sans traitement, la mylolyse évolue vers la pulpe

 

 


 

Il provient de la calcification progressive, couche par couche, de la plaque dentaire qui n'a pas été éliminée correctement au brossage. C'est une matière dure, blanchâtre et rugueuse, assimilable à de la craie, qui se dépose à la surface des dents, à proximité de la gencive, au niveau du sulcus. Chez certains patients, il peut être coloré ; c'est le cas notamment des fumeurs, des buveurs de café, etc. Il se localise préférentiellement derrière les incisives et canines inférieures, du fait que cette zone est difficile d'accès au brossage et qu'elle se situe au voisinage immédiat de glandes salivaires (ce sont les minéraux incorporés dans la salive qui sont responsables de la calcification de la plaque bactérienne). Son épaisseur augmente au fil du temps, au point de combler totalement les espaces interdentaires et de créer une pression mécanique importante sur les gencives. Cette pression est responsable d'une réaction de retrait des tissus parodontaux (gencive et os), que l'on appelle communément "déchaussement". Chargé de toxines bactériennes, il provoque par ailleurs, une réaction inflammatoire sur les tissus de soutien de la dent (parodontopathie). Cette action se manifeste initialement par des saignements de gencive fréquents, accompagnés ou non de douleurs, puis peut prendre des aspects bien plus inquiétants et entraîner des désordres conséquents. Les malpositions dentaires, les anfractuosités de l'émail et l'hygiène bucco-dentaire défaillante sont autant de facteurs qui influencent directement la fabrication de tartre.

Il ne faut pas confondre tartre et colorations : les colorations sont des dépôts qui ne présentent pas d'épaisseur visible à l'œil nu, tandis que le tartre présente un certain volume perceptible à la surface des dents. Le soin approprié pour l'élimination du tartre est le "détartrage" ; il se pratique aujourd'hui à l'aide d'ultrasons.

Aspect du tartre à l'arrière des incisives et canines inférieures

Le tartre, matière calcifiée, est visible sur une radiographie par ses excroissances qui modifient le profil normal des racines.

 


 

La maladie parodontale désigne toutes les affection²s d'origine infectieuse qui peuvent atteindre les tissus de soutien de la dent : gencive, desmodonte et os. Elle peut frapper à tout âge et a pour origine essentielle la plaque dentaire et le tartre. Les maladies parodontales peuvent être parfois la conséquence de traitements médicamenteux, d'un état de grossesse, de caries profondes non traitées à temps ou encore de conditions locales particulières. 

Quand seule la gencive est atteinte, on évoque le terme de "gingivite" ; il s'agit du premier degré de la maladie parodontale. Une gingivite se caractérise par une gencive rouge, tuméfiée, sensible et qui saigne au moindre contact. Radiologiquement, rien n'est encore décelable ; seul l'examen endo-buccal permet d'établir ce diagnostic. A ce stade, tout est réversible et un détartrage bien mené associé à des bains de bouche permet, la plupart du temps, d'assainir le terrain et de retrouver une gencive saine sans aucun des symptômes décrits ci-dessus.

Une gingivite non traitée à temps évolue, de manière obligatoire, vers la "parodontite". Le processus évolue à bas bruit et peut s'étaler sur des années. Cette fois, les tissus profonds sont atteints par l'infection : os et desmodonte s'effondrent et assurent de moins en moins leur rôle de maintien des dents. Les radiographies mettent en évidence une fonte osseuse caractéristique, de localisation et d'intensité variables. Les dégâts occasionnés sur l'os, principal tissu de soutien des dents, sont presque toujours irréversibles et conduisent inévitablement à des mobilités qui peuvent aboutir à des pertes dentaires. Douleurs, abcès, écartements dentaires et saignements accompagnent souvent ces symptômes. Bien souvent, le traitement proposé pour ce type d'affection fait appel à de la chirurgie. Il permet de stopper l'évolution de la maladie et de réduire certaines mobilités dentaires, sans toutefois autoriser un retour aux conditions initiales. Le succès de ces traitements est étroitement lié à la motivation du patient, qui doit radicalement modifier sa méthode de brossage et s'obliger à un entretien et à un suivi rigoureux. Perdre ses dents n'est pas une fatalité ; la parodontite étant la principale cause des édentements et de toutes les conséquences qu'ils engendrent, il suffit de se discipliner au quotidien pour en tirer les bénéfices à long terme.

Le stress, le tabac, l'alcool, les drogues, le diabète, certains médicaments sont des facteurs favorisant l'apparition de la maladie parodontale ou l'aggravant, mais on ne répètera jamais assez que le véritable facteur déclenchant est sans conteste le manque d'hygiène bucco-dentaire.

Dent ne présentant aucune carie, mais atteinte d'une parodontite qui lui a fait perdre environ la moitié de son implantation osseuse. L'augmentation des espaces interdentaires, bien visibles sur cette radiographie (appelés "poches parodontales"), constitue, à ce stade, un facteur aggravant, qui ne fait qu'amplifier le phénomène de fonte osseuse, du fait de l'action mécanique négative des aliments qui exercent une pression supplémentaire sur un os déjà affaibli.


=

Parodontite localisée ayant pour origine l'absence de contact entre deux dents (flèche blanche), laissant librement passer les aliments dans l'espace. Ceux-ci approfondissent alors la poche parodontale par la pression qu'ils infligent à l'os. L'implantation de la dent (flèche bleue) s'en trouve donc sérieusement réduite.

=

Stade ultime de la parodontite : dent ayant perdu tout son support osseux et maintenue artificiellement en place "grâce" à un pont de tartre qui la relie aux dents voisines (flèches blanches). Sans surprise, le détartrage qui s'impose entraînera, de facto, la perte de cette dent.

 

 

 


 

Les troisièmes molaires, ou dents de sagesse, sont les dernières à pousser. En général, elles apparaissent sur l'arcade à partir de l'âge de 18 ans. Si elles poussent correctement à la verticale, il n'y a pas lieu de s'en soucier ; tout au plus elles peuvent entraîner quelques douleurs au moment où elles percent la gencive. Malheureusement, il arrive souvent que suite à un manque de place ou à un axe d'éruption incliné, elles ne parviennent pas à évoluer normalement. Dans ce cas, elles exerceront une force importante sur les dents situées devant elles, provoquant ainsi des déplacements dentaires qui peuvent se répercuter jusqu'aux incisives. Ce phénomène est encore plus vrai s'il s'agit de dents de sagesse inférieures. Les pertes d'alignement ainsi observées sont irréversibles, sauf dans certains cas où l'orthodontie peut apporter son aide, mais au prix d'un traitement long et difficile à supporter pour un jeune adulte. Le manque de place et/ou le degré d'inclinaison d'une dent de sagesse sont parfois tels, qu'elle ne peut bénéficier d'une évolution normale. Parfois, elle ne peut pas évoluer du tout, parfois elle ne peut évoluer que partiellement. Selon les cas, on parle alors de dent de sagesse incluse, dent de sagesse enclavée ou encore dent de sagesse sous-muqueuse. La radiographie panoramique dentaire est d'un intérêt majeur pour la détection des problèmes de ce genre. Elle permet notamment de repérer précocement ces anomalies et de les traiter par des extractions très anticipées ("germectomies") pour éviter les dégâts à venir.

Parmi les signes cliniques qui accompagnent l'éruption d'une dent de sagesse et qui représentent des motifs suffisants de consultation chez un Chirurgien Dentiste, on note : les péricoronarites (kystes prenant naissance à partir du sac qui enveloppe le germe de la dent), les complications nerveuses (douleurs de tous ordres), les complications infectieuses (gingivite plus ou moins diffuse, cellulite péri-maxillaire pouvant prendre parfois des allures surprenantes). Dans la majeure partie des cas, l'extraction de la dent en cause sera indiquée.

Cette dent de sagesse inférieure est enclavée (8) : coincée par la dent qui la précède (7) du fait d'un axe d'éruption incliné, elle n'a aucune chance d'évoluer correctement. Il faudra donc envisager son extraction préventivement ou dès la moindre complication.


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Dent de sagesse incluse présentant un axe d'éruption
totalement anarchique.

 

 

 

 

 

C'est ainsi que l'on nomme les anomalies de concordance entre la taille des dents et celle des maxillaires qui les supportent (DDM). Ces anomalies, repérables chez l'enfant, se manifestent par des dents définitives qui poussent n'importe comment, du fait d'un maxillaire ne disposant pas de suffisamment de place pour les accueillir normalement. C'est généralement l'Orthodontiste qui prend en charge ces jeunes patients et qui diagnostique ces malformations. Le traitement consiste à créer de la place pour permettre un alignement correct des dents. Cette création d'espace passe par l'extraction de dents déjà en place (en général les prémolaires). Ce motif constitue un motif de consultation croissant chez le Chirurgien Dentiste, l'Orthodontiste n'ayant pas la possibilité de recourir à des extractions dans son cabinet.

 

 


 

 

L'occlusion dentaire est la manière dont se positionnent, dans l'espace, les dents du haut (maxillaires), par rapport aux dents du  bas (mandibulaires). On parle d'occlusion dynamique ou d'occlusion statique, selon que l'on étudie les rapports avec ou sans mouvements de la mâchoire inférieure (appelée aussi mandibule) avec la mâchoire supérieure. La mâchoire du haut (maxillaire supérieur) est toujours immobile ; seule la mandibule est mobile et permet de réaliser toutes les actions physiologiques en rapport avec la cavité buccale (mastication, déglutition, phonation, ventillation, etc.).

L'occlusion dentaire est étroitement liée aux dents, à l'appareil neuro-musculaire de la sphère maxillo-faciale, aux articulations temporo-mandibulaires et chacun de ces éléments peut entraîner, à lui seul, des troubles occlusaux responsables de dysfonctions, regroupées sous le vocable de "Dysfonction de l'Appareil Manducateur" (DAM).

Eléments anatomiques à l'origine de l'occlusion dentaire

Le DAM regroupe une symptomatologie très variée, dominée par un facteur quasi constant : la douleur. Les signes cliniques concernent tant les articulations elles-mêmes, que les dents ou les muscles. Parmi les plus fréquemment rencontrés, on trouve : bruits et craquements articulaires, ouverture buccale douloureuse et parfois limitée, bruxisme (grincement des dents), tics, céphalées, migraines, vertiges, tensions musculaires, troubles ORL. Dans les cas sévères, le DAM peut également avoir des retentissements psychologiques importants.

Les causes du DAM sont également variées : contractions excessives des mâchoires particulièrement durant le sommeil, perturbations psychoaffectives, problème anatomique au niveau des articulations, traumatisme facial, absence d'une ou plusieurs dents, problèmes orthodontiques, prothèses fixes ou mobiles mal adaptées ou mal équilibrées, obturations dentaires défectueuses, parodontites avancées, etc. Ces causes sont toutefois majoritairement d'origine dentaire : les dents en imposant à la musculature et aux articulations des positions qui ne sont pas naturelles sont souvent responsables des déséquilibres à l'origine du DAM.

Le traitement a pour but de retrouver un équilibre entre tous les éléments de l'appareil manducateur (articulations, muscles, dents) de façon à réduire les douleurs et rétablir une harmonie entre tous ces éléments. Le Chirurgien Dentiste joue un rôle majeur dans ce traitement, en corrigeant toutes les dysfonctions d'origine dentaire. En détectant puis en éliminant toutes les causes engendrant une occlusion pathologique, il contribue pour une large part à la voie vers la guérison. Selon les cas, ce traitement de longue haleine passe par la réalisation de gouttières, par des meulages très précis de certaines dents (meulages sélectifs), par la fabrication de prothèses dentaires destinées à remplacer les dents absentes, par le retrait des couronnes ou des obturations mal adaptées, etc.

 

 

 

La muqueuse buccale regroupe la langue, le plancher de la langue, les gencives, la face interne des joues et des lèvres, le palais et le voile du palais. Tout comme la peau, dont elle est très proche au niveau constitution, elle est exposée à toutes sortes d'agressions, qu'elles soient bactériennes, virales, mycosiques (champignons), physiques, chimiques ou thermiques et pourra être le siège d'une pathologie extrêmement variée, dont les principales formes sont abordées dans les lignes qui suivent.

La plupart des lésions rencontrées sont bénignes, mais elles peuvent constituer les prémices de lésions beaucoup plus graves, c'est pourquoi, la moindre anomalie détectée en bouche doit inciter à consulter un spécialiste. En ce sens, le Chirurgien Dentiste se trouve souvent en première ligne dans le dépistage et la prévention de certaines pathologies buccales. En examinant une lésion, il peut être amené à déclencher des démarches diagnostiques et initier une action thérapeutique. Il représente donc souvent le premier maillon de la chaîne thérapeutique.

• Les aphtes : Ce sont des lésions bénignes qui représentent un motif fréquent de consultation. Il s'agit d'ulcérations douloureuses  de la muqueuse buccale. Ils sont superficiels, de taille et de localisation variables et sont souvent perçus comme des brûlures. Les facteurs connus favorisant son apparition sont le stress, certains aliments comme les noix, le gruyère, les épices, les kiwis, certains médicaments (ex : aspirine, antibiotiques), les traumatismes (prothèse ou obturation dentaire irritative, morsure, dérapage de brosse à dents), certaines infections. En l'absence de traitement, un aphte demande généralement 10 à 15 jours pour cicatriser. Le traitement consiste d'abord à éliminer les causes évidentes (ex : dépose d'une couronne devenue coupante, surveillance de l'alimentation, arrêt de prise des médicaments responsables).

Aspect typique d'un aphte

• Les candidoses : Appelées aussi "muguet", elles sont le résultat de la colonisation massive de la muqueuse buccale par un champignon : le Candida Albicans. Normalement, le Candida Albicans n'est pas un ennemi ; c'est sa prolifération qui le rend pathogène. Les candidoses surviennent suite à l'altération des défenses de l'organisme, telles que le diabète, la prise prolongée d'antibiotiques, la sécheresse buccale, la dénutrition, la diminution immunitaire. Elles peuvent revêtir soit l'aspect de plaques blanches, soit l'aspect rouge vif et lisse. Elles provoquent généralement une perte d'appétit (gêne et inconfort lors de l'alimentation), des douleurs et parfois des saignements. Le traitement consiste d'abord à éliminer les causes supposées responsables (ex : arrêt des antibiotiques) ; il convient également d'adopter un régime alimentaire spécifique (diminution des sucres et de l'alcool qui favorisent la multiplication des levures, absorption de yaourts pour empêcher la croissance des levures) ; des traitements médicamenteux à base d'antifongiques peuvent être indiqués ; enfin l'emploi du Laser pour son action cicatrisante peut s'avérer fort intéressant, en complément des bains de bouche.

Un des aspects d'une candidose buccale

• Les lésions blanches, rouges et pigmentées : Ces lésions buccales sont très variées et vont des lésions les plus bénignes aux  lésions cancéreuses. Toute modification de l'aspect de la muqueuse buccale, qu'elle soit douloureuse ou non, est un motif de consultation, car derrière cette modification peut se cacher une lésion potentiellement à risque. Les origines de ces lésions peuvent être diverses : tabac, traumatisme (dents ou prothèses dentaires), accident thermique ou chimique, candidose (champignon), atteinte virale ou bactérienne, certaines maladies. Les thérapies mises en place dépendent du diagnostic de ces lésions, lui-même souvent posé après examens complémentaires.

Aspect du lichen plan sur la face interne de la joue

• Les épulis : Ce sont des excroissances bénignes de la gencive, qui saignent facilement et qui peuvent avoir des causes multiples. Leur traitement consiste en leur exérèse.

Aspect d'une épulis

• Les herpès : Ce sont des lésions qui touchent fréquemment les lèvres (ce sont les classiques "boutons de fièvre"), mais elles peuvent être localisées à d'autres endroits. Elles sont dûes à un virus qui passe régulièrement de la phase passive à la phase active. Différents stimuli tels qu'une irradiation solaire, des stress psychiques, d'autres affections, des facteurs hormonaux ou des stimuli locaux tels qu'une brûlure légère peuvent faire que le virus redevienne actif et se développe. Il y a d'abord une sensation de tension et de fourmillements. Au bout de quelques heures, apparaissent des vésicules douloureuses, disposées en groupes et remplies d'un liquide limpide très infectieux. Ensuite, ces vésicules se rompent et se dessèchent. La durée des symptômes ne dépasse pas en général 10 jours. Pour limiter l'apparition de ces lésions, il faut faire en sorte d'éviter les facteurs favorisants cités ci-dessus. Une fois la lésion installée, le traitement consiste à appliquer le plus précocement possible une crème à base d'Aciclovir. Le Laser permet, quant à lui une nette amélioration de la cicatrisation, en réduisant son délai. Enfin, pendant la phase active, ces lésions étant hautement contagieuses, il faut éviter leur contact avec d'autres personnes et se laver systématiquement les mains pour ne pas entraîner de dissémination à d'autres régions (ex : yeux).

 

    

 

 

 

 

On dénombre 6 glandes salivaires principales et une multitude de glandes salivaires accessoires. Les troubles les plus fréquemment rencontrés sont les calculs des glandes salivaires et le syndrome de bouche sèche.

• Les calculs : Ce sont des obstacles minéraux situés dans les glandes salivaires principales ou sur le trajet de leur canal excréteur. Ils gênent l'écoulement de salive et entraînent un gonflement de la glande salivaire concernée, souvent accompagné de douleurs et parfois même d'une infection pouvant se compliquer en abcès. Le traitement médical recourt essentiellement aux anti-inflammatoires et parfois aux antibiotiques s'il y a une infection associée. Le traitement chirurgical, quant à lui, vise à extraire le calcul.

• La bouche sèche : Elle est due à un déficit de la sécrétion de salive et est le plus souvent consécutive à la prise de médicaments. Les complications de cette sécheresse vont de la simple inflammation gingivale à la candidose, en passant par des difficultés de déglutition et des troubles gustatifs.

Il y a toute une série de gestes simples qui peuvent permettre de ne pas perdre le potentiel sécrétoire des glandes salivaires : boire suffisamment pour bien s'hydrater, pendant les repas la mastication de l’alimentation doit durer 20 minutes à chaque repas pour stimuler suffisamment les glandes salivaire, mâcher des chewing-gums sans sucre, etc.

 

 

 

L'halitose est dans plus de 90% des cas d'origine buccale. Elle peut aussi avoir pour origine les voies respiratoires ou le système digestif (pathologies, certains aliments comme l'ail). 

On considère deux types de "mauvaise haleine" d'origine buccale : 
• physiologique, le plus souvent transitoire, il peut s'agir de l'haleine matinale, qui ne constitue qu'un inconvénient passager.
 pathologique, permanente, elle devient un réel handicap pour le patient, qui, bien souvent n'est pas conscient de ce problème.

L'halitose est le plus souvent due à des Composés Sulfurés Volatils (CSV) qui se mélangent à l'air au moment de son expulsion de la bouche. Ces CSV proviennent de bactéries logées dans la cavité buccale (espaces interdentaires, langue), qui décomposent les résidus alimentaires et la plaque dentaire. Il est donc essentiel d'éliminer à la fois, les bactéries et les dépôts de toutes sortes pour résoudre tout problème d'haleine. Le traitement consiste, après avoir soigné les dents et les gencives, à améliorer l'hygiène buccale : brossage des dents et nettoyage des espaces inter-dentaires.

 

 


 

Pour bien comprendre les conséquences liées à l'absence de dents, il faut considérer les arcades dentaires comme des systèmes dynamiques complexes, capables d'entrer "en mouvement" dès que l'équilibre habituel est rompu. Le schéma ci-dessous illustre à lui tout seul les nombreux désordres locaux que va obligatoirement entraîner l'absence d'une dent si elle n'est pas remplacée rapidement. Le phénomène observé est lent et indolore au début ; par ailleurs, la mastication s'adapte assez facilement à cette perte de stabilité. Ces raisons font que le remplacement d'une dent, hormis pour des motifs esthétiques, ne semble pas toujours une priorité aux yeux des patients. En réalité, les conséquences futures sont loin d'être négligeables et entraînent toujours des dégâts irréversibles, sans commune mesure avec la cause initiale. C'est probablement sur ce point précis que la méconnaissance des patients est la plus flagrante ; c'est donc sur ce point qu'il faut insister.





1) Dent absente. La dent qui la suit s'incline vers l'avant. La dent qui lui fait face descend dans l'espace.


2) Cette dent, du fait de son inclinaison, n'offre plus une surface de contact de mastication, mais un contact mineur avec la dent qui lui fait face. La mastication, qui était déjà affaiblie par l'absence de l'autre dent, s'en trouve alors encore plus réduite.


3) L'inclinaison de la dent entraîne par plissement osseux, une poche parodontale.


4) L'inclinaison entraîne une rupture de contact avec la dent qui la suit. Cette perte de contact entraîne à son tour des tassements alimentaires entre ces 2 dents, eux-mêmes générateurs de caries et d'une poche parodontale.


5) Cette dent, du fait de sa descente, voit son ancrage osseux s'affaiblir (mobilité), perd ses contacts avec les dents voisines, ce qui entraîne les mêmes conséquences que celles vues dans le paragraphe ci-dessus (caries + poche parodontale).

A terme, ce sont donc d'autres dents dont le pronostic est gravement menacé, UNIQUEMENT parce qu'une dent absente n'a pas été remplacée en temps et en heure. Ce phénomène se poursuit aussi longtemps que les dents absentes ne sont pas remplacées. Ainsi, on peut facilement imaginer que, de proche en proche, des dents parfaitement saines soient amenées à disparaître de l'arcade du fait que le remplacement d'autres dents n'a pas été effectué comme il se doit.

En dehors de ces conséquences purement locales, on note également des conséquences régionales et générales : les troubles de l'occlusion générées par l'absence d'une ou plusieurs dents peuvent entraîner une symptomatologie douloureuse dans toute la sphère faciale et/ou dans la région dorsale. Ces douleurs sont, bien souvent la cause d'un long et pénible parcours médical pour le patient en détresse, car leur véritable origine est, la plupart du temps, insoupçonnable. Dans ce cas, le remplacement des dents absentes et le rétablissement d'une occlusion équilibrée permet, comme par magie, d'autoriser un retour à la normale.


 

 

Elle constitue un motif peu fréquent de visite dans un cabinet privé et se résume essentiellement aux accidents de cour de récréation, les personnes victimes d'accidents de circulation étant plutôt adressées en secteur hospitalier. S'agissant d'enfants, ce sont les incisives et les canines qui sont les principales concernées par cette traumatologie, car les plus exposées aux chocs. Ces accidents se manifestent soit par des fractures dentaires, soit par déplacements dentaires, voire des expulsions dentaires.

Dans le cas d'une fracture dentaire, le praticien cherche, dans la mesure du possible, à conserver la dent vivante et à la reconstituer avec des techniques d'obturation modernes. Quand la fracture est trop proche de la pulpe, il est dans l'obligation de dévitaliser la dent et de remettre à plus tard sa reconstitution définitive. Enfin, lorsque la fracture intéresse la racine, le soin consiste le plus souvent à extraire la dent.

Dans le cas de déplacement d'une dent, le praticien tentera de réduire ce déplacement et posera une contention de plusieurs semaines. Dans le cas d'une expulsion dentaire, le praticien tentera de réimplanter la dent dans son logement et de la maintenir en place quelques semaines, en prenant appui sur les dents voisines. Cette intervention n'est pas toujours couronnée de succès : elle dépend étroitement du temps mis entre l'accident et la visite chez le Chirurgien Dentiste et des conditions de conservation de la dent. Une dent asséchée n'est PAS réimplantable. Il faut absolument la conserver dans un milieu humide tel que le sérum physiologique ou le lait stérilisé.

 


 

 

Les appareils amovibles, du fait de leur configuration, prennent appui sur la gencive et leurs bords sont en rapport avec les tissus mous de la cavité buccale (joues, lèvres, plancher de la langue). Ces bords étant confectionnés en résine dure, ils sont souvent le siège de blessures au niveau des éléments anatomiques fragiles cités ci-dessus. Ces blessures apparaissent le plus souvent juste après la pose d'un nouvel appareil ou lorsque l'appareil est ancien et inadapté. La plupart du temps, il suffit de réduire la hauteur de la résine en regard de la blessure pour interrompre gêne et douleurs. Parfois, la réalisation d'un nouvel appareil est nécessaire. Il est conseillé de ne pas trop attendre après l'apparition des premières douleurs donnant l'alerte : les blessures constituent, en effet, des portes d'entrée pour les bactéries et plus la cause sera retirée précocement, plus rapide sera la cicatrisation.

 


 

 

Les prothèses fixées (couronnes, bridges, inlays, etc.) sont scellées sur des dents au moyen d'un ciment de scellement ou d'une colle disposant de ses propres propriétés mécaniques. Tant qu'aucune force ne dépasse la résistance du ciment à la traction, la prothèse fixée a toutes les chances de rester en place. A l'inverse, si l'on impose des forces d'arrachement supérieures à la résistance du ciment, ce dernier ne remplit plus son rôle et la prothèse se descelle. De nombreux aliments peuvent entrer dans ce cas de figure et les porteurs de prothèses fixes doivent s'en méfier en permanence. C'est le cas, notamment, des caramels durs ou mous, de certains fromages, de certaines gommes à mâcher, de la nougatine, etc. S'il s'agit d'un simple descellement, il suffit de faire réaliser un nouveau scellement en urgence pour retrouver les conditions antérieures. Parfois, c'est l'ancienneté de la prothèse qui est la véritable cause du descellement. Dans ce cas, du fait de pertes d'étanchéité généralisées sur les bords, même un nouveau ciment a peu de chance de résister longtemps aux forces d'arrachement et c'est la réfection pure et simple de la prothèse qu'il faut envisager.

 

 

 

 

C'est devenu l'un des principaux motifs de consultation au cabinet dentaire depuis l'essor de la médecine et de la chirurgie esthétiques. Des dents abîmées, absentes, mal positionnées, colorées, entartrées, des gencives trop apparentes, etc., sont autant de raisons qui motivent, de nos jours, la visite chez un Chirurgien Dentiste. Le sourire, ambassadeur de notre image, prend une place de plus en plus importante dans notre civilisation et de lui dépend une partie de notre vie sociale et tout ce qui en découle. L'Industrie dentaire et la Recherche évoluent sans cesse pour répondre aux exigences grandissantes d'un public de plus en plus demandeur et friand de nouvelles technologies. Les Chirurgiens Dentistes disposent aujourd'hui d'un arsenal thérapeutique étendu, prêt à satisfaire ces besoins d'un nouveau genre. Les soins prodigués, directement issus de cette évolution culturelle, sortent, la plupart du temps, du champ d'application des remboursements de l’ Assurance Maladie. Chaque patient devra donc, en fonction de critères qui lui sont propres, faire ses choix et les assumer financièrement, comme il le ferait s'il s'agissait d'une chirurgie esthétique du visage. En ce sens, on observe une évolution progressive des mentalités, acceptant l'idée que certaines interventions médicales n'ont pas lieu d'être prises en charge par la collectivité, mais s'inscrivent dans une démarche strictement individuelle.

 


 

 

La mode des piercings de la lèvre et de la langue est à l'origine de nouveaux motifs de consultation chez le Chirurgien Dentiste. Sans parler des risques de contamination au moment même de la pose du piercing (hépatite B et C, HIV, Herpès), liés à des mauvaises conditions d'asepsie ou des risques hémorragiques, les conséquences de ces bijoux buccaux peuvent être nombreuses et variées : 

• Usure prématurée des dents

• Fracture de l'émail

• Gêne à la phonation

• Lésion de la muqueuse buccale

• Déchaussement dentaire prématuré

• Allergie au métal employé

• Septicémie

• Abcès cérébral

• Endocardite infectieuse

• Etc.

Face à ces risques, dont certains peuvent revêtir un degré de gravité non négligeable, la sagesse consiste à éviter purement et simplement ces dispositifs.

 

 

 

 

De plus en plus de patients consultent leur Chirurgien Dentiste pour bénéficier de conseils divers portant sur les techniques d'hygiène et les appareils à utiliser, les possibilités thérapeutiques face à telle ou telle demande, l'évolution de la dentition de leurs enfants, etc. A l'heure où Internet s'installe de plus en plus dans les foyers, les patients cherchent à s'informer et à dialoguer sur les forums sur de nombreux sujets. Les informations glanées ci et là sur Internet n'ont pas toujours de fondements scientifiques ; parfois elles sont même totalement en contradiction avec les principes de base enseignés aux professionnels. Plus que jamais, le praticien a le devoir de rétablir la vérité sur certaines idées reçues qui se propagent rapidement à travers la toile. Il ne faut pas moins de 7 années d'études après le Bac pour qu'un professionnel de la Dentisterie reçoive son diplôme ; ce ne sont pas les informations recueillies après quelques surfs sur Internet qui permettent de détenir les connaissances suffisantes pour se passer des conseils avisés d'un Chirurgien Dentiste.

 

 

MAJ: 26/08/2008