Les études de Chirurgie Dentaire 

Elles commencent par une difficulté de taille : un concours d'entrée très sélectif, commun à celui des études médicales, qui a lieu en fin de 1ère année. En principe, tout bachelier peut s'inscrire en 1ère année de Médecine ; en réalité le bac S est le plus adapté. Après la réussite au concours, il ne faut pas moins de cinq années d'études, émaillées de stages en centres de soins et en cabinet libéral, avant de pouvoir passer la thèse de Doctorat d'État (attribuant le titre de "Docteur"). Cette dernière nécessite  elle-même une année de préparation supplémentaire. Ainsi, ce n'est qu'au bout de 7 années après le bac, qu'un étudiant ayant réussi un parcours sans faute a enfin la possibilité d'exercer.

 

 

La profession de Chirurgien Dentiste

Le statut professionnel du Chirurgien Dentiste est large : il peut exercer dans le secteur hospitalier, dans le secteur mutualiste, dans le secteur libéral, pratiquer l'enseignement ou la recherche. Majoritairement, les praticiens de l'Art dentaire exercent dans le secteur libéral en France.

En pratique libérale, les obligations du Chirurgien Dentiste sont nombreuses et variées et nécessitent une vigilance de tous les instants. S'agissant d'une microstructure, il doit, en effet porter plusieurs casquettes et son activité est loin de se borner à la seule pratique des soins. En ce sens, il s'agit probablement d'une des professions qui réclame le plus de connaissances générales, d'implication personnelle, de disponibilité, de forme physique et mentale.

 

 

 

Les contraintes qui s’appliquent dans la cavité buccale sont certainement les plus contraignantes du corps humain:

·         Les forces exercées par les muscles masticateurs sur les dents sont généralement proche de celle qui sont exercées sur la hanche s’il on était debout sur une jambe, la surface de toute les dents étant réduite (< 4cm²), les pressions exercées sont les plus importantes du corps.

·         Les directions des forces lors de la mastication sont dirigées dans des directions multiples (horizontales et verticales) et pas uniquement selon un axe unique.

·         La durée d’utilisation quotidienne est considérable: 1500 à 2000 déglutition par jour mettant en compression les organes dentaires et les articulations.

·         Les variations de température : entre un café (à 80°C) et une glace (-20°C), c’est un record pour l’organisme de devoir supporter une différence de température de 100° sur une période de quelque seconde alors que la température du reste de l’organisme ne peut supporter de varier de quelque degrés.

·         Les variation de pH considérable, soda gazeux pH≈2, biscuit apéritif pH≈8

·         C’est la seule structure anatomique de l’organisme où des éléments font la jonction entre un milieu fortement chargé en micro-organisme –bactérie, virus, champignon, parasite,…- même avec une hygiène irréprochable et l’intérieur de l’organisme qui doit rester exempt de toute infection.

 


 

 Le Chirurgien Dentiste conventionné  

En optant pour le conventionnement à l’Assurance Maladie, le Chirurgien Dentiste s'engage, notamment, à respecter les clauses des textes de la Convention Nationale et à faire bénéficier ses patients des tarifs conventionnels, en s'interdisant l'usage des dépassements d'honoraires pour les actes visés par cette dernière.

La nomenclature des actes professionnels des Chirurgiens Dentistes date des années 70. Elle ne tient donc pas compte des progrès considérables que la Profession a connus ces dernières années (implants, soins au Laser, chirurgies spécifiques, etc.). Cette nomenclature comporte également certaines aberrations de fond difficiles à justifier. Par ailleurs, pour des raisons encore ignorées, les dents ont toujours été les parents pauvres de la Médecine en matière de remboursements, ce qui n'est pas le cas dans les pays voisins ; il s'agit du secteur où la prise en charge par l’ Assurance Maladie est la plus faible, avec l'optique. Parallèlement, la préoccupation majeure et grandissante des gouvernements qui se succèdent est la maîtrise de l'évolution des dépenses de Santé. Il en résulte un fossé qui se creuse de plus en plus au fil du temps entre, d'une part les réalités économiques du pays et d'autre part, les avancées scientifiques. Le Chirurgien Dentiste, de par la nature de son activité essentiellement basée sur des tarifs imposés est donc pris entre le marteau et l'enclume dans un tel système. Comment, par exemple, faire bénéficier ses patients des bienfaits de la microchirurgie, vantée dans tous les pays développés, si en même temps aucun acte de ce genre n'a été prévu dans notre nomenclature ? Il s'agit là d'un exemple parmi beaucoup d'autres : prothèses, implants, etc. La seule alternative possible pour garantir une pratique en adéquation avec les avancées scientifiques est la réalisation d'actes "HN" (hors nomenclature) ou d'actes "ED" (entente directe avec le patient pour tous les soins prothétiques). Les actes HN ne présentent pas de caractère obligatoire. Ils permettent cependant aux patients de bénéficier de soins plus "pointus" et plus attentifs, tant dans le domaine du confort, que de la précision, de la diminution des douleurs, du résultat final, de l'aspect esthétique, etc.

Le choix du conventionnement par la majorité des Chirurgiens Dentistes en France tient surtout au fait qu'il permet aux patients de bénéficier de remboursements par les organismes sociaux, auxquels ils ne pourraient prétendre dans le cas contraire. Certains, pour des raisons qui leur appartiennent, mais que l'on peut imaginer, optent pour un déconventionnement et ne sont soumis à aucune règle tarifaire. Cette quête de souplesse a un prix : leurs patients ne peuvent bénéficier d'aucun remboursement par l’ Assurance Maladie pour les actes qui le sont habituellement.


 

Statistiques sur les Chirurgiens Dentistes

Un peu plus de 40 000 praticiens actifs ont été recensés par l'Ordre national des Chirurgiens Dentistes au 31 décembre 2006. Les effectifs ont évolué régulièrement au cours des 15 dernières années, mais de manière plus réduite que la population française. La densité de chirurgiens-dentistes est ainsi passée de 67 à 65 pour 100.000 habitants entre 1990 et 2006. Le ralentissement de la croissance démographique (voire sa diminution à compter de 2004) ainsi que le vieillissement marqué de la profession sont consécutifs à la mise en place d'un numerus clausus depuis 1971 et à la réduction drastique du nombre de places ouvertes en deuxième année d'Odontologie entre 1985 et 1995. Avec plus de 90 % des chirurgiens-dentistes exerçant en cabinet individuel ou en tant qu'associés, la profession demeure très majoritairement libérale. Dans un contexte de libre installation des libéraux sur le territoire national, on observe une disparité importante des densités entre le Nord et le Sud du pays d'une part et une concentration des Chirurgiens Dentistes dans les grandes agglomérations au détriment des zones rurales d'autre part.