Les normes et la stérilisation
Depuis plusieurs années, de grandes interrogations subsistant quand à la
nécessité de stériliser le matérielle cabinet dentaire. On pouvait alors
entendre tout et son contraire et nombreux sont ceux qui, dans l'attente de
textes précis, ont préféré attendre que la situation se décante ...
Finalement les choses sont rentrées dans l'ordre et toute la profession est
consciente aujourd'hui que les dispositifs médicaux (instruments ou appareils)
utilisés en cabinet dentaire et destinés à " entrer " dans la bouche des
patients sont considérés comme des vecteurs importants de contamination.
Le simple fait d'avoir répondu clairement à cette question permet de déterminer
le moyen de stérilisation à retenir car, comme le rappelle la circulaire 138 (DGS/SC/DHOS/E
2/2001/138 du 14 mars 2001) de la direction générale de la Santé, l'autoclave
est le seul moyen fiable à retenir.
Maintenant que le type de machine à utiliser est arrêté, voilà que des normes
aux noms barbares viennent perturber ceux qui croyaient pouvoir enfin s'équiper
en toute sécurité d'un autoclave. En effet, on entend parler de marquage CE, de
classe B, de norme 13060 ou 285 ou encore 554 ... sans qu'aucun développement
ne vienne préciser le domaine concerné par ces normes.
En réalité, il faut différencier ces normes en différentes catégories. Le
marquage CE provient de la directive 93/42/CEE et sert à identifier les
fabricants qui répondent aux critères permettant de distribuer des dispositifs
médicaux dignes de ce nom. Cette directive est très dense et est obligatoire sur
tout autoclave distribué dans la CEE mais ne confère aucune sécurité quant à
l'efficacité de la stérilisation.
Les normes 285 et 13060 Ces normes concernent les constructeurs. Elles ont
l'avantage de révéler un processus de fabrication clairement identifié et
répondant à des contraintes réelles. C'est un grand progrès car auparavant, il
était fréquent de constater de grandes différences de qualité entre deux
appareils du même modèle mais fabriqués à des dates différentes.
La norme 554 Elle concerne la qualité de la stérilisation proprement dite. C'est
en répondant à cette nonne qu'on peut affirmer que ce qui sort d'un autoclave
est réellement stérile.
Reste le terme " classe B ". Aujourd'hui, on attrait tendance à dire qu'un
autoclave de classe B assure d'une stérilisation adaptée au cabinet dentaire
mais en fait, le terme " classe B " signifie simplement que le fabricant répond
aux exigences de la norme 13060 précédemment évoquée.
Certes cette classification est un pas important vers le choix d'un matériel
adapté mais il ne doit pas être le seul critère de choix.
En effet, il existe sur le marché des autoclaves qui bénéficient de
l'appellation "classe B" et qui, malheureusement, ne permettent pas de répondre
aux exigences de la norme 554, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent garantir un état
stérile parfait des instruments.
En conclusion, le seul moyen d'être certain de sa stérilisation est de faire
"qualifier" son autoclave c'est à dire de le soumettre à la norme 554 via un
organisme agréé. C'est en agissant de la sorte qu'on pourra alors s'apercevoir
qu'un matériel légèrement ancien et non doté de l'appellation "classe B" peut
parfaitement stériliser, pour peu qu'il soit correctement et régulièrement
entretenu.
Mais ces qualifications ont un coût non négligeable et restent actuellement à la
seule charge du cabinet dentaire... De plus, il est fréquent de constater qu'un
matériel est distribué sans le moindre service après vente compétent ce qui
plonge parfois les utilisateurs dans des situations catastrophiques.
C'est sans doute pour ces raisons que de très nombreux praticiens ne sont
toujours pas correctement équipés, préférant conserver un matériel qu'ils savent
inadapté plutôt que d'investir dans une machine qui, bien que récente, ne les
assurera pas d'une stérilisation correcte faute de prestations associées.
Bibliographie et lectures conseillées